Autodestruction
«Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.» |
Finalement, le dernier terme de notre équation de Drake est le pourcentage des civilisations extra-terrestres qui ne se sont pas autodétruites. Lors de la formulation de l’équation de Drake (1961), l’humanité était en pleine guerre froide et on en est venu à se demander si une civilisation avancée pouvait survivre à son développement technologique. En effet, l’humanité tenait pour la première fois (à ce que nous sachions) entre ses mains le pouvoir de détruire, ou du moins de modifier drastiquement, son environnement et, par conséquent, sa propre existence.
Devant un tel risque et devant l’apparente inconscience des dirigeants détenant un tel pouvoir d’annihilation, il était légitime de croire qu’une civilisation avancée pouvait très bien s’éteindre durant sa période de ce qui a été qualifié par certains d’ « adolescence technologique ». Aujourd’hui encore cette croyance persiste chez plusieurs car l’humanité ne semble pas être encore apte à protéger son habitat, l’environnement et ses ressources, qui lui permet de vivre.
Il faut donc ajouter cette dernière variable de l’équation de Drake. Cependant, on pourrait peut-être reformuler cette variable comme étant le pourcentage de civilisations extra-terrestres dont l’ère technologique, compatible avec la nôtre, entrecoupe l’ère technologique humaine. Ainsi, au-delà de la possible autodestruction d’une civilisation extra-terrestre, nous envisagerons dans la dernière variable de l’équation de Drake la question de « synchronisation ».
« Timing»
Le principal problème pour ce qui est de la communication entre une
éventuelle civilisation extra-terrestre et nous est la distance nous séparant
des autres étoiles. Cette distance se mesure en année-lumière (la
distance que parcours la lumière en 1 ans, soit @9,45
x
Il est hors de question, pour l’instant, de penser pouvoir franchir de
telles distances physiquement. Malgré cela, nous avons placés des
messages sur les sondes Pionner 10, Pionner 11, Voyager I
et Voyager II, messages destinés à d’éventuels extra-terrestres qui
pourraient les découvrir dans un futur lointain.
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Les 2 messages présents sur les 4 sondes : le premier est une plaque
où est inscrit le message (voir plus bas). Le second est un disque d’or
où nous avons enregistrés des messages de paix dans une centaine de langues
ainsi que certains classiques de la musique et des sons de
Message inscrit sur les plaques présentes sur les 4 sondes. On y retrouve, entre autre, la position du Soleil par rapport à 14 pulsars et au centre de la galaxie, la taille moyenne des êtres humains par rapport à la sonde, la configuration du système solaire ainsi que le parcours relatif de la sonde.
Ainsi, les autres astres étant trop éloignés pour penser les rejoindre physiquement, la technologie que nous utilisons pour tenter de trouver la preuve de l’existence d’une forme de vie intelligente ailleurs dans l’univers est basée sur l’analyse de signaux radio. Les ondes radio étant de la lumière avec une très longue longueur d’onde, elles voyagent à la vitesse de la lumière (donc beaucoup plus rapidement que n’importe quel vaisseau spatial ou sonde). Ainsi, si nous envoyons un signal radio à l’étoile la plus proche (Proxima du Centaure), il faut environ 4 ans pour que ce signal arrive sur place. Supposons qu’il y ait une civilisation intelligente dans ce coin et qu’elle décode le message et nous réponde (après une dure nuit de travail !) le lendemain matin, il faudra encore 4 ans avant que le message nous parvienne. Résultat : 8 ans pour communiquer bilatéralement avec Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche de nous (et encore, on n’a pas parlé de la puissance de signal nécessaire pour effectuer une telle communication !).
Mais il y a cependant pire : puisque la lumière voyage à une vitesse
limite et qu’elle met du temps à nous parvenir, nous
voyons dans le ciel les objets tels qu’ils étaient
lorsque cette lumière a débutée son chemin vers nous. Ainsi, puisque la
lumière met environ 4 ans à nous parvenir de Proxima du Centaure, nous voyons
la lumière que Proxima a émise il y a environ 4 ans. Ainsi, nous ne
voyons pas comment est Proxima du Centaure aujourd’hui,
mais comme elle était il y a 4 ans. Plus nous regardons loin, plus nous
regardons de la « vieille » lumière qui a voyagée longtemps pour nous
parvenir, plus nous regardons dans le passé. Et c’est la même chose
pour les éventuelles personnes qui regardent par ici. Plus elles sont
loin, plus elles voient le système solaire et
Voilà pourquoi nous disons qu’il faut que l’ère
technologique de l’éventuelle civilisation extra-terrestre doive recouper celle
de l’humanité. Il y a maintenant à peut près 100 ans que l’être humain a
commencé à émettre des ondes radio. Ceci veut dire que l’on ne peut nous
entendre qu’à 100 années-lumière de rayon autour de
C’est la même chose en ce qui nous concerne. Si une civilisation
extra-terrestre vivant à 100 années-lumière a vécu notre ère technologique il y
a 1000 ans et en est sortie il y a 500 ans, les signaux radio ont commencés à
frapper
1000 ap J.-C |
Début de l'ère radio sur la planète X |
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1000-1500 ap J.-C |
500 années d'ère radio sur la planète X |
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1600 ap J.-C |
Fin de la réception des ondes radio de la planète X sur Terre |
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1900-???? ap J.-C |
Début de l'ère
radio sur |
On constate clairement ici que le « timing » n’y était pas. On peut remarquer que la question : « Mais pourquoi, si les extra-terrestres existent, ne captons-nous rien ? » peut se répondre de cette manière dans ce genre de contexte.
Cette réalité à déjà fait dire à l’une de mes compagnes de travail qu’elle croit que nous ne sommes pas nécessairement la seule forme de vie intelligente dans l’univers, mais probablement la seule « en même temps » ! ;o)
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http://www.w3perl.com/astro/sondes/voyager/disque.html
FOL, C.,"Le lien cosmique", documentaire de l'ONF, 51 minutes.
SEGUIN, M. et VILLENEUVE, B., « Astronomie et Astrophysique », éditions ERPI, 1995, 550 pages
Le Petit Larousse illustré 2000 ,éditions Larousse, 2000, 1784 pages