Bonjour à tous !

Je m'appelle Simon (alias Khayman) et je suis heureux de pouvoir, sur le site Seti-Québec, vous écrire une chronique bimensuelle sur les projets SETI et seti@home. Nous espérons ainsi susciter votre intérêt et stimuler les échanges sur le babillard du site. Le choc des idées à toujours été une immense source d'enrichissement collectif et nous espérons sincèrement que les commentaires, critiques et suggestions jaillirons à flot.

Pour cette première chronique, nous allons faire un bref historique de la recherche SETI.

La tâche initiale du projet SETI était la recherche d’intelligence extraterrestre.  Celle-ci se fait normalement par la recherche de signaux radio extraterrestres à l’aide de radiotélescopes disséminés un peu partout dans le monde.  Le projet seti@home est la brillante idée qu’ont eu une petite équipe de l’université de Berkeley d’utiliser les ordinateurs des internautes lorsque ceux-ci ne l’utilisent pas.  L’équipe utilise un programme nommé le « trancheur » (the "splitter") afin de couper en bloc d’approximativement 107 secondes les signaux radios captés par le plus grand radiotélescope « une pièce » du monde, celui d’Arecibo à Puerto Rico qui fait 300 mètres de diamètre.  En créant un programme qui fonctionne principalement sous forme d’écran de veille, l’équipe de seti@home a connu un immense succès et a créé du même coup un précédant au niveau du calcul partagé distribué aux utilisateurs d’internet.  Selon Science & Vie (décembre 2000), le projet seti@home est le plus grand calcul qui se fait présentement dans le monde (avec @1021 opérations par secondes !).

Souvent critiqué pour sa pertinence douteuse, le projet SETI n’a jamais été très populaire.  C’est pourquoi la plupart des petites équipes de recherches y participant vivent de fonds venant du privé.  Le projet seti@home subit lui aussi de vives critiques, principalement semble-t-il pour son absence de résultats concluants depuis son commencement.  Plusieurs internautes semblent trouver plus de sens à utiliser leur « temps de veille » pour des organismes comme folding@home.  Le calcul partagé semble donner des résultats plus concluants, plus tangibles pour ces organismes.

Nous verrons dans la série d’articles qui seront affichés sur ce présent site que la recherche de signaux radio extraterrestres est loin d’être une tâche futile et sans application pratique.  Il faut seulement prendre le temps (denrée rare) de mieux saisir comment fonctionne cette recherche scientifique et quelles en sont les principales conséquences.

Un autre but non officiel de ces articles sera de ressusciter le désir de connaître.  Ce n’est pas le but principal, mais il serait vain de nier que ce sujet va influencer sinon la forme, du moins le fond des articles. 

Dans notre société, il semblerait que la rentabilité soit primordiale.  Non seulement la rentabilité, mais la rentabilité rapide.  Certains appellent ça le « syndrome McDonald », où en 7 minutes tu as commandé, mangé et quitté.  La science se porte très mal dans ce genre de cadre.  Il en résulte un délaissement flagrant des sciences dites « pures » et c’est, de mon point de vue bien sûr, désastreux. La science, ce n’est pas facile.  Souvent, comme pour le projet seti@home, cela semble, au premier coup d’œil, trop demander pour ce que ça rapporte.  Cependant, une fois qu’on s’y arrête un peu, qu’on saisit partiellement l’énorme richesse qu’apporte la démarche scientifique, l’esprit critique qu’elle nous aide à forger et la précieuse aide qu’elle nous donne pour mieux comprendre l’univers qui nous entoure dans toute sa complexité et sa richesse, on se demande comment on a pu vivre avant sans ce savoir.  Un petit tas de bois n’a l’air de rien, mais si on y « investit » une petite allumette, on peut en obtenir un bon feu.  Il faut également investir un peu de temps à la science pour nous aider à saisir plus facilement par la suite les situations que l’on vit et, ainsi, économiser du temps en sachant mieux analyser le monde qui nous entoure. J’espère que je pourrai vous convaincre de craquer cette petite allumette 

Note :

Pour ceux qui connaissent un peu les livres de M. Hubert Reeves, vous devez être familiers avec le concept de « pistes vertes » et « pistes rouges » .  Nous reproduirons dans la structure de nos articles ces 2 concepts.  La première partie sera classée « piste verte » et traitera d'un sujet général et la seconde partie sera classée « piste rouge » et traitera d'un sujet spécifique de la première partie.  Pour ceux qui ne connaissent pas ce concept (vert, rouge), disons simplement que la piste verte est une vulgarisation plus abordable du sujet et la piste rouge demande quelques connaissances en mathématique et en physique.



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©2002 Simon