Nous allons tenter d’évaluer si la masse de la planète peut influencer
sur la possibilité d’apparition de la vie et de la vie intelligente.
Question : |
« La vie intelligente est-elle possible sur une planète (beaucoup) plus/moins massive que notre Terre ? » |
On sait déjà que la vie « intelligente » n’est pas possible sur
des planètes plus petites que
Pourquoi une planète telle que Mars ne peut-elle pas « retenir » une atmosphère viable pour le développement de vie « intelligente » ? Parce que la vitesse (résultant de la température moyenne à la surface de Mars) des particules composant une atmosphère viable surpasse la vitesse de libération de Mars (résultant de la masse et du rayon de Mars).
Je vais prouver ce dernier point physiquement en comparant tout d’abord la
vitesse de libération de
Pour les besoins de la cause, nous utiliserons, pour les constantes comme le
rayon de
Démonstration :
v |
= |
Vitesse minimale de libération de la Terre |
E |
= |
Énergie |
Mt |
= |
La masse de |
Rt |
= |
Rayon de |
m |
= |
Masse de la particule voulant se libérer de la planète |
G |
= |
La constante gravitationnelle = 6,67 x 10–11 Newton m2 / kg2. |
E |
= |
Énergie cinétique + Énergie potentielle = (½ m v2) + (–G Mt m / Rt)(1) |
Puisque on veut la libération de la particule de l’attraction terrestre, la
force gravitationnelle exercée par
Force gravitationnelle = G Mt m / Rt2
On peut se rendre compte que la force gravitationnelle tend vers 0 si la distance entre les 2 objets (Rt) tend vers l’infini.
Or, si la distance entre les 2 objets tend vers l’infini, on se rend compte
en (1) que l’énergie potentielle devient nulle. De plus,
puisque nous recherchons la vitesse minimale de libération pour la
particule, on sait « qu’à l’infini », la
vitesse va être nulle (en effet, s’il restait de la vitesse une fois que la
particule n’est plus influencée par la force de gravité de
Ainsi, pour trouver la vitesse de libération de
E = Énergie cinétique + Énergie potentielle = 0
E = Énergie cinétique + Énergie potentielle = 0 = (½ m v2) + (–G Mt
m / Rt)
Donc ½ m v2 = G Mt m / Rt
On simplifie les 2 « m »: ½ v2 = G Mt / Rt
Ainsi on obtient : v = [2 G Mt / Rt]
1/2
Cette équation est bonne pour le calcul (en mécanique classique ne l’oublions
pas) de toutes les vitesses de libération d’une particule par rapport à un
corps (lune, planète, étoile, pulsar, etc.).
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Pour |
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v = [2 x 6,67 x 10-11 x 5,98 x 1024 / 6,37 x 106]1/2 @ 11 190 m/s |
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Donc, la vitesse de libération de |
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Sur Mars, |
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v = [2 G Masse de Mars / Rayon de Mars] 1/2 |
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Masse de Mars @
6,421 x |
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Rayon de Mars @ |
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Donc, vitesse de libération de Mars @ 5021 m/s (ou 5,021 km/seconde). |
Pour trouver la vitesse quadratique moyenne des molécules d’oxygène (v), on va
se servir de l’énergie cinétique de ces molécules.
E = l’énergie cinétique
T = température absolue moyenne sur la planète @
300 degrés Kelvin (sur Terre)
k = la constante de Boltzmann @ 1,381 x
10-23 Joules / degré Kelvin
E = 3/2 kT
Donc, E @ 6,2145 x 10-21
Joules
Mais nous avons vu précédemment que l’Énergie cinétique est égale aussi à :
E = ½ m v2
Ainsi, 6,2145 x 10-21 Joules = ½ x masse de l’atome d’oxygène x v2.
Masse de l’atome d’oxygène = 16 x 1 unité de masse atomique
1 unité de masse atomique = 1,66042 x 10-
Masse de l’atome d’oxygène = 2,657 x 10-
Vitesse quadratique moyenne de l’atome d’oxygène : v = [(6,2145 x 10
-21 x 2 ) / 2,657 x 10-26]1/2v @ 683,947 m/s.
Rapport vitesse moyenne de l’oxygène sur la vitesse de libération
terrestre : 683,947 m/s / 11 190 m/s = 6,11 %
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Pour Mars : |
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k = 1,381 x 10-23 Joules / degré Kelvin |
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T = 210 degrés Kelvin (sur Mars) |
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E = 3/2 kT |
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Donc, E @ 4,35015 x 10-21 Joules |
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Vitesse quadratique moyenne de l’atome d’oxygène @ 572,23 m/s |
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Vitesse moyenne de l’oxygène sur la vitesse de libération
martienne : 572,23 m/s / 5021 m/s = 11,397 % ( +
186,5 % celui de |
Vous allez me dire que 11,397 %, c’est pas suffisant pour que les molécules d’oxygènes
s’échappent : ils leurs manquent 88,603 % pour avoir la vitesse de
libération de l’orbite de Mars. Cependant, il ne faut pas oublier que la
vitesse quadratique moyenne des molécules d’oxygène est UNE VITESSE MOYENNE.
Exemple : |
Quand on prend la température d’un bassin d’eau, on
calcule |
Même chose pour les molécules d’oxygènes à la surface de Mars !
Les chercheurs s’entendent pour dire que lorsque la vitesse moyenne quadratique d’une molécule atteint un dixième de la vitesse de libération d’une planète, cette molécule s’échappe dans l’espace.
Rodge, astronome amateur, scientifique rigoureux
et utilisateur de seti@home, m’a envoyé le
commentaire suivant pour expliquer ce dernier point et j’aimerais le citer.
« L'atmosphère d'une planète plus petite que |
Ce principe explique également pourquoi il n’y a presque pas d’hydrogène et d’hélium
dans les atmosphères planétaires. Leur masse étant faible, ils prennent
de la vitesse et « s’échappent » des atmosphères. Seuls les
géantes gazeuses ont espérance de retenir ces molécules en grande quantité (du
fait de leur énorme masse, ce qui rends leur vitesse de libération bien
supérieure, dans le cas Jupiter, à celle de
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Preuve : |
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E = 3/2 kT demeure une constante sur une même planète. |
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E = ½ x masse de la molécule x vitesse quadratique moyenne2 |
fin de la preuve |
Lorsque la masse de la molécule augmente, pour que l’Énergie cinétique (E) demeure constante, la vitesse quadratique moyenne doit baisser. Donc, plus la molécule est lourde, plus elle a de chance de rester à la surface de la planète (la simple logique quoi !).
Mars a une atmosphère composée à 95 % de dioxyde de carbone, 2,75 fois plus lourd que l’oxygène, ayant donc une vitesse quadratique moyenne de {(2,75)1/2}= 1,658 fois plus faible !
On peut aussi remarquer que plus la température moyenne est basse, moins la
planète à de chances de « perdre » ses molécules gazeuses : cependant,
la température se doit d’être en haut du seuil de liquéfaction ou de
solidification du gaz pour que celui-ci demeure un gaz !
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Preuve : E = 3/2 kT |
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Si la température moyenne à la surface de |
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572,23 m/s / 683,947 m/s = 83,67 % (Une baisse de 16,33 % pour une température moyenne inférieure de 90 degrés). |
fin de la preuve |
Je crois avoir démontré que la vie « intelligente » ne peut pas se
développer sur une planète moins massive que
Du moins, pas avec l’oxygène comme élément vital.
Commentaires ? Suggestions ? Infarctus ? Écrivez-les moi à svilleneuve@cegep-chicoutimi.qc.ca
BERKELEY, « cours de physique : MÉCANIQUE », Copyright 1962, p.156-157, 160, 471-472.
http://www.planetscapes.com/solar/french/mars.htm#stats